« La Société Générale est à l’écoute des adversaires de Lumumba et de leurs besoins financiers.
Une note manuscrite du 14 septembre 1960 (AUM 411) donne à voir comment la corruption de leaders congolais se déroule:
« Jacques [Bolle] a reçu visite de Ilunga, arrivé de Léo. Celui-ci demande assistance financière importante — dit le seul moyen pour renverser Lumumba est d’acheter députés et sénateurs — faudrait 1,5 M. dit-il. (…)
Après discussion à 15 h. — et avis Gerard — décidé donner 150 000 à Ilunga et promettre le solde sera versé après renversement Lumumba — un porteur spécial (Staelmans) irait dans ce but à Brazza — Ilunga entreprendrait ds ce but ts les principaux chefs de partis. (…)
— 22.20 — radio annonce Colonel Mobutu déclare armée prendre le pouvoir — démet Lumumba, Kasavubu et Ileo.
— Je téléphone Bolle et Gerard que les arrangements de ce jour avec Ilunga ne tiennent plus.
[...] Il est établi que ces fonds secrets servaient un objectif politique: la lutte contre Lumumba, tant avant qu’après sa destitution, et le soutien aux hommes politiques modérés. Cette aide pouvait prendre diverses formes et n’était pas toujours destinée à des actions spectaculaires. »
Chambre des Représentants de Belgique, "Enquête parlementaire visant à déterminer les circonstances exactes de l'assassinat de Patrice Lumumba et l'implication éventuelle des responsables politiques belges dans celui-ci.", p.137 et 445 (16 novembre 2001)
Les « fonds secrets » des affaires africaines: le financement de la lutte contre Lumumba